Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 et le premier confinement, le spectacle vivant est à l’arrêt. Avec l’annulation des spectacles et l’interdiction des rassemblements publics, les artistes, les spectateurs et les salles de spectacles sont les victimes collatérales du virus.
La salle de la Baie des singes, à Cournon-d’Auvergne. Crédit : Baie des singes
« Le spectacle vivant est aujourd’hui le spectacle mort. » C’est le constat fait par Charly Broutille dans une vidéo pour Brut. Cette actrice burlesque a vu comme beaucoup d’autres son activité cesser en même temps que l’arrivée du virus. En France, en plus des artistes, ce sont aussi toutes les salles de spectacle qui ont dû fermer leurs portes à cause du coronavirus. C’est le cas de la Baie des Singes à Cournon-d’Auvergne qui accueille habituellement des spectacles musicaux, humoristiques ou encore théâtraux. Mais avec la mise en place du couvre feu en octobre dans la métropole de Clermont-Ferrand, puis l’annonce du reconfinement, les spectacles ont tous été annulés ou repoussés. Pour cette salle qui peut accueillir jusqu’à 230 spectateurs, c’est environ les trois quarts des prestations qui n’ont pas pu être assurées et qui ont dû être reprogrammées sur les saisons prochaines.
Si le public n’a plus accès à la Baie des Singes, la salle de spectacle ne reste pas totalement fermée pour autant. C’est la nouveauté de ce deuxième confinement, des dérogations existent pour que les artistes puissent répéter et que le personnel puisse travailler sur place. « Une grosse partie de notre travail d’accueil du public et d’accueil des artistes ne se fait pas ce qui nous oblige à être en activité partielle », regrette Claire, chargée de la communication de la salle cournonnaise. Dans son équipe, tous n’ont pas la chance de poursuivre leur activité malgré le confinement. La responsable de la partie bar et restauration n’a pas pu continuer à travailler.
En plus de stopper la tenue des spectacles, le confinement a aussi freiné la réservation des billets pour ceux qui sont maintenus. Claire explique : « Il y avait un très bel enthousiasme au mois de septembre et au fur et à mesure des restrictions et de la montée de la courbe des contaminations, les gens ont préféré rester chez eux. » Un phénomène logique et qui n’est pas spécifique à la fréquentation des salles de spectacles puisque les restaurants et les bars ont eux aussi été touchés par le même problème.
Des spectacles annulés mais un public solidaire
Privés de leur concert de musique classique le 8 novembre au zénith d’Auvergne, Antonin et Dorian étaient déjà inquiets au moment de réserver leur billet en septembre : « On nous avait annoncé le retour d’une seconde vague à l’automne, donc il y avait toujours un risque que les événements soient annulés pour la saison. » Ils ont dû à contrecœur opter pour le remboursement de leur billet, le spectacle ayant été reprogrammé un an après la date initiale alors qu’ils auront quitté la région. L’agence du spectacle les a informés par mail tout de suite après l’annonce du reconfinement par le président de la République. S’ils sont satisfaits de la rapidité de la communication, les deux jeunes hommes regrettent que le temps de remboursement soit aussi long. Malgré le désagrément causé par l’annulation de leur concert, il reste pour eux primordial de continuer de supporter le secteur du spectacle vivant.
« C’est important car le divertissement, c’est essentiel dans la vie sociale. C’est important aussi de faire vivre les artistes, les auteurs… » – Antonin et Dorian
La Baie des Singes de son côté appréhende le reste de l’année avec espoir et vigilance. L’équipe continue de planifier les mois prochains en espérant pouvoir accueillir le public au plus vite même si cela doit se faire avec la contrainte des protocoles sanitaires. Elle prévoit aussi la saison 2021-2022 avec un nombre de spectacles habituel et dans laquelle seront inclus ceux qui n’ont pas pu avoir lieu, en espérant comme le dit Claire, « que la saison puisse repartir sereinement en septembre prochain ».
Lucie Besse Razac
Commenti